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Le destin de Wapoh et Béyiri: Le sort

Que reserve le destin à Wapoh et Béyiri?

La complémentarité de l’éducation africaine et occidentale

L’éducation des deux enfants revenait donc au seul père de Wapoh, le destin avait commencé à jouer sa partition. Envers ses enfants, il savait son devoir énorme. Jamais, il ne devrait faillir. Tout en montrant le mérite de l’école des blancs, il leur chantait pratiquement les merveilles de leur tradition sans laquelle ils s’égareraient inéluctablement. C’est pourquoi il veillait à ce que les deux enfants ne manquent à aucun cours. Après chaque cours, il organisait toujours une rencontre pour que ses enfants partagent avec lui ce qu’ils avaient appris. C’est avec fierté qu’il les écoutait débiter ce qu’ils avaient compris de leurs cours.

Le père de Wapoh était heureux de la sagesse que procurait l’école des blancs. Cependant il s’inquiétait de ce que cette école ne disait rien des preux guerriers qui avaient marqué notre histoire. Il s’inquiétait davantage du fait l’enseignement s’éloignait des réalités du continent. Il se disait alors intérieurement qu’il devrait compléter cette éducation chez ses enfants. La gravité de son visage montrait que cette éducation maintenait l’Afrique dans l’esclavage. Elle ne saurait être source de délivrance si on n’y prenait garde.

Chaque jour férié, il allait avec ses deux enfants dans la forêt où il déversait les secrets de la nature dans l’esprit de ses frêles enfants. Il les savait jeunes mais préparés par la vie. Le temps passait et les villageois s’habituaient à voir le père de Wapoh sans son frère. Il se racontait que les deux se parlaient toujours en rêve. On le surprenait d’ailleurs converser avec une ombre. Au début, les pôpègnons ont pensé à une folie. Mais tout le monde a compris que son frère ne s’est jamais éloigné de lui. Tout l’amour qu’il avait pour son frère, le père de Wapoh l’a reporté sur ses enfants, chargés de pérenniser la dynastie familiale.

Kpizou, l’oiseau de malheur

Les villageois étaient contents de cette nouvelle complicité entre le père et ses enfants. Mais il y a une seule personne qui, dans son coin, était rongée par une inquiétude. Depuis la mort de son fils, le père de Béyiri, la mère savait déjà que son deuxième fils, le père de Wapoh, ne mettrait pas plusieurs années avant de le suivre, les deux étant des frères que lie le même destin.

Sur la route du champ, l’oiseau de malheur Kpizou n’a cessé de chanter, venant même se poser sur sa cuvette posée sur sa tête.

Aujourd’hui, avec la plus grande discrétion, elle s’est rendue dans la plantation de son défunt fils. Sur la route du champ, l’oiseau de malheur Kpizou n’a cessé de chanter, venant même se poser sur sa cuvette posée sur sa tête. En initiée, elle a demandé à l’oiseau Kpizou combien d’années restaient à son fils. La réponse, elle l’a eue dans le champ. Passant, en effet, auprès d’un bananier, elle a vu une de ses feuilles fraîches se casser pour se poser sur son pied gauche, son pied de malheur. Depuis ce jour, elle n’a de cesse à pleurer son fils.

A dimanche prochain pour la suite de cette histoire Destin: Wapoh et Béyiri écrite par Lidwine Priscilla Dakouri

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legbakohdedjimlin

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